Ahmed Farid met les sciences spatiales au service de la société en Egypte et en Afrique

Nevine Ahmed Mercredi 03 Février 2021-16:52:00 Chronique et Analyse
Ahmed Farid -Photo : Portail d'Al-Ahram.
Ahmed Farid -Photo : Portail d'Al-Ahram.

Au sein de chaque Egyptien, une détermination qui rime avec son aspiration à devenir pionnier. َAhmed Farid est le premier Egyptien à l'Agence spatiale allemande. Il raconte à la presse ses débuts depuis qu'il était un jeune ingénieur jusqu'à devenir savant dans les sciences spatiales et astronaute. Il affirme que l'Egypte est pleine de jeunes talentueux et possède le potentiel de devenir pionnière dans maints domaines.





La différence des cultures était le plus grand défi à relever pour prouver que je possède les potentialités nécessaires de réussite, révèle sur un ton déterminé l'ingénieur Ahmed Farid, le premier astronaute égyptien à l'Agence spatiale allemande.

L'histoire de réussite de ce jeune Egyptien vient s'ajouter à tant d'autres pour des Egyptiens de l'extérieur ayant excellé, chacun dans son domaine.

Ils se sont installés dans des pays étrangers, portant en eux, aussi bien leurs potentiels et connaissances scientifiques, que beaucoup d'aspirations et de rêves de réussite et d'excellence. C'est dans ce cadre que la presse locale et de nombreux sites d'informations ont effectué des interviews avec Ahmed Farid, dont voici quelques extraits. Il raconte comment il a débuté et parle de ces derniers projets qui seront au service de la société en Egypte et en Afrique.

Il a tant rêvé d'un projet scientifique qui servira toute l'humanité. Les sciences spatiales peuvent servir le citoyen simple et l'espace est toujours à notre service", voilà sa conviction.

Ahmed Farid est d'origine cairote. C'est là où il a vécu avec sa famille au quartier d'Héliopolis. Il raconte qu'il vit en Allemagne depuis près de 15 ans, et travaille dans le domaine des sciences spatiales à l'Agence spatiale allemande depuis 10 ans. Il avoue que son périple professionnel n'était pas facile du tout. Au début, il travaillait en Egypte, où il a été choisi - parmi 4.500 candidats - pour une bourse offerte par la compagnie mondiale "IBM". Cela lui a valu beaucoup d'expériences et a ajouté à ses potentialités dans le domaine de l'informatique et de la gestion de la technologie. Ahmed Farid a ensuite commencé un autre périple scientifique, lorsqu'il a adhéré à l'Institut allemand de l'économie et des statistiques (IMF). Il y a suivi un stage de formation moyennant un salaire symbolique. Ayant prouvé son excellence, Ahmed Farid gagna l'admiration et la confiance des Allemands, qui décidèrent de lui donner une importante chance en lui accordant le poste de télédétection des vaisseaux spatiaux à l'Agence spatiale allemande.

Ahmed Farid reconnaît avoir rencontré plusieurs difficultés et défis dans sa vie en Allemagne, vu la différence des langues et des cultures, ainsi que la différence des habitudes et des coutumes. Même au travail, il dit qu'il ne savait pas quel est le système de travail, mais avec tant d'efforts, de perspicacité et de détermination, il a réussi à s'y adapter.

Ahmed Farid souligne avoir participé à plusieurs projets spatiaux réussis, comme par exemple le lancement de la navette "Atlantis", en plus de son travail à l'Agence spatiale universelle dans la partie allemande. Ahmed Farid dit aussi présider un groupe africain composé d'experts spatiaux d'Afrique du Sud, du Maroc, du Nigeria et du Ghana. Il a également travaillé à la Fédération internationale des sciences spatiales.

Nous élaborons à présent un projet qui permettra de détecter les bactéries dans les eaux, ce qui protègera la vie de millions de citoyens contre de nombreux risques sanitaires qui les menacent, en améliorant la qualité de vie et des services relatifs aux eaux potables pour plus de 700 millions de citoyens africains, dit-il, en affirmant être fier des démarches égyptiennes sérieuses pour entrer dans le domaine des sciences spatiales.

Ahmed Farid affirme que le jeune âge n'est jamais un inconvénient ou une difficulté, tant que la personne travaille durement et a la volonté et la détermination d'exceller. Il dit que les Egyptiens qui partent étudier ou travailler à l'étranger, constituent une importante opportunité pour l'Etat qui bénéficiera de leurs potentialités et de leurs expériences, pour progresser dans les différents domaines. Le mot-clé est donc les ressources et richesses humaines que l'Egypte possède, affirme-t-il.

Ahmed Farid souligne que l'Egypte a franchi ses premières étapes dans le domaine des sciences spatiales, et ce, en inaugurant la nouvelle Station spatiale égyptienne, ce qui constitue les premières étapes sur la bonne voie. Il affirme vouloir présenter ses connaissances et ses expériences pour servir l'Egypte qui lui a beaucoup donné, afin de servir l'intérêt général et public. Il souligne également vouloir coopérer avec les experts égyptiens dans les différents domaines. "Je suis un Egyptien arabe et africain qui veut présenter ses projets à l'Egypte pour qu'elle puisse en bénéficier", affirme-t-il.

Les sciences spatiales peuvent servir à établir de petits satellites à maints usages, ce qui permettra de faire des analyses et des tests de bactéries sur les eaux, pour des coûts beaucoup plus réduits et aussi plus minutieux. Cela permettra, dit-il d'éviter de nombreux risques menaçant la santé des millions de personnes et de les protéger contre les maladies. Les sciences spatiales peuvent aussi permettre de prévoir les inondations et les intempéries, ainsi que d'étudier les côtes et les facteurs d'érosion et leurs effets sur l'environnement, ajoute Ahmed Farid.

Il révèle qu'il travaille donc sur un projet intitulé "Sweet Water", qui consiste en un petit satellite qui permet, comme susmentionné, de détecter les bactéries dans l'eau, ce qui servira des millions de citoyens africains.

Sources:

- Site d'information d'Al-Youm Al-Sabie.

- Le portail d'Al-Ahram.

- Le portail d'Akbar Al-Youm.

Net progrès dans le domaine spatial en Egypte et coopération avec la France

Janvier dernier, le président du Centre national d’études spatiales (CNES), Jean Yves Le Gall, a effectué une visite en Egypte accompagné d’une importante délégation composée de responsables du CNES, de l’European Space Agency (ESA) et de l’université française ISAE-SUPAERO.

Il s’est entretenu à cette occasion avec le ministre égyptien de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Dr Khaled Abdel Ghaffar, pour évoquer l’approfondissement de la coopération spatiale bilatérale, notamment dans les domaines de la formation ou de l’expertise technique alors que l’Egypte a créé en 2017 une Agence spatiale égyptienne (EgSA) et a été désignée en 2019 pour accueillir sur son sol l’Agence spatiale africaine (ASA).

Il a inauguré le premier séminaire spatial conjoint franco-égyptien, qui s’est tenu tout au long d'une journée et a permis de nombreux échanges de qualité.

A l’occasion de la tenue de ce séminaire, un accord-cadre de coopération sur les activités spatiales a été signé entre le président du CNES et le président de l’Agence spatiale égyptienne. Cet accord couvre plusieurs domaines tels que l’observation de la Terre, l’initiative Space Climate Observatory, les applications spatiales, la R&D, le développement de nano-satellites ou encore la formation. Cet accord marque un nouveau pas très important dans le partenariat de longue date franco-égyptien dans le domaine spatial, qui permettra d’intensifier la coopération bilatérale dans ce domaine.

Le président du CNES a enfin invité ses homologues égyptiens à visiter le Centre Spatial de Toulouse afin d’approfondir les échanges et de lancer des travaux concrets.

En effet, le gouvernement égyptien a fait des progrès considérables dans le développement de ses utilisations de technologies spatiales, a encore affirmé le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Dr Abdel Ghaffar.

L'Egypte dispose de ressources humaines, a-t-il dit, de la pluridisciplinarité et des infrastructures qui lui permettent d'investir dans l'espace.

Et Dr Abdel Ghaffar d'expliquer, lors de sa participation par visioconférence à la deuxième séance de la 23e session de la Commission de la science et des technologies au service du développement, sous le thème "Exploration des technologies spatiales pour le développement durable et avantages de la coopération internationale dans la recherche en la matière", en juin dernier, que l'Egypte a récemment pris une série de mesures visant à obtenir un programme intégré de sciences spatiales, en particulier la création d'une station de contrôle par satellite à l'Autorité nationale de télédétection et des sciences spatiales, de l'Agence spatiale égyptienne (ESA), l'hébergement du siège de l'Agence spatiale africaine (ASA) et l’intégration des disciplines des sciences spatiales dans certains programmes.

Sources :

- Ministère français de l'Europe et des Affaires étrangères.

- L'Organisme général de l'information citant l'agence de presse du Moyen-Orient (MENA).

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